On souffre, on s'agite, on se plaint dans mon Empire. Des
rumeurs montent à la tête. Le sang, comme un peuple irrité,
bat le palais de mes enchantements.
La famine est dans mon coeur. La famine dévore mon coeur :
des êtres naissent à demi, sans âmes, sans forces, issus d'un
trouble sans nom.
Puis on se tait. On attend. Que par un bon vouloir s'abreuvent
de nouveau vie et plénitude.
*
Comme le Fils du Ciel visitant ses domaines, et jusqu'au fond
des prisons de sécheresse portant lumière et liberté,
Libère en moi-même, ô Prince qui es moi, tous les beaux
prisonniers-désirs aux geôles arbitraires, et qu'en grâce et
retour,
Tombent sur mon Empire les gouttes larges de la satisfaction.