Au myosotis bleu qui mire dans les sources
Ses constellations de fleurettes d'azur,
Il emprunte la voix cristalline des courses
Que font sur les cailloux les ondes au coeur pur.
Aux pruniers il a pris leur âme japonaise,
Aux hortensias bleus leur pâle étrangeté ;
Aux tulipes leur pourpre, aux tournesols leur braise ;
Aux iris leur tristesse ; aux roses leur gaîté.
Et chaque soir, la fleur qui féconda la page,
Sentant mourir sa part d'éphémère beauté,
Se réjouit de voir, en nouvel équipage ,
Refleurir en mes chants ce qui leur fut ôté.