J’ai rêvé posséder les œuvres de Malherbe.
Un exemplaire unique, admirable, un trésor !
Tout habillé de pourpre, et les fleurs de lys d’or
En étoilent les plats, nombreuses comme l’herbe.
Le vélin en est pur, l’impression superbe.
Messieurs les éditeurs, à cette époque encor,
Se montraient soucieux de soigner le décor
Qui faisait ressortir et resplendir le verbe.
Mais ce rare bouquin ne serait rien, ma foi,
S’il n’était pas le propre exemplaire du Roy.
Il l’est. Et dans un coin de marge, on y remarque,
Alors que le poète arrive au baragouin
Dans l’éloge, ces mots, de la main du monarque :
« Mon vieux Malherbe, ici, tu vas un peu trop loin !