Raoul Ponchon


À Philis

Ton corps est un jardin impérial :
Toutes les fleurs s’y donnent rendez-vous,
Les roses qu’on y rêve et les œillets fous ;
C’est Floréal, Germinal, Prairial.

Sur tes seins blancs, voici les lis éclore,
J’entends tinter des muguets dans ta bouche,
Et dans tes yeux où le faste se couche
S’épanouit une lointaine flore.

Dans ce jardin d’amour tout embaumé
Et plein du gai tumulte du Printemps,
Il est des nids perdus et palpitants
Pour les baisers, ces beaux oiseaux de Mai.

Et de tes pieds aux doigts de sucre rose,
À tes cheveux qui passent l’hyperbole,
Se mariant à mainte fleur mi-close
L’on voit grimper la Grâce, vigne folle.
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