Pontus de Tyard

1521-1605 / France

O calme nuit , qui doucement compose ...

O calme nuit, qui doucement compose
En ma faveur l'ombre mieux animee
Qu'onque Morphee en sa sale enfumee
Peingnit du rien de ses Metamorphoses !

Combien heureus les oeillets et les roses
Ceingnoient le bras de mon ame espamee,
Affriandant une langue affamee
Du Paradis de deus levres descloses !

Lorsque Phebus, laissant sa molle couche,
Se vint moquer de mes bras, de ma bouche
Et de sa seur, la lumiere fourchue !

Ah ! que boiteux, d'une poussive haleine
Soient ses chevaus, et ne cueille sa peine
Qu'un fruit amer de la vierge branchue.
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