Paul Armand Silvestre


Sur un album

Le temps emporte d’un coup d’aile
Et, sans les compter, nos instants ;
Seuls, une heure, de temps en temps,
Nous laisse un doux souvenir d’elle.

Chaque jour, dans le cœur fidèle,
Fait revivre ses traits flottants,
Comme on revoit chaque printemps
Fleurir les tombes d’asphodèle.

Il suffît souvent d’une main
Qui se tend sur votre chemin
Et vous quitte à peine pressée ;

Il suffit de moins quelquefois,
D’un regard ou d’un son de voix,
Pour charmer longtemps la pensée.
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