La Tristesse enfin devient bonne
Quand l’ombre efface le passant
Qui, sans vouloir être blessant,
D’un regard crochu vous harponne.
Dans le mystère de ces chants
Et de ces murmures des champs,
Dans ce silence qui marmonne,
La Tristesse enfin devient bonne.
Puis, de ses ors, de ses argents,
Le soir pompeux vous environne,
Par degrés, le lointain charbonne,
Les arbres ont des airs touchants,
On voit aux creux, sur les penchants,
Un brouillard qui les vermillonne ;
D’attendrissement on frissonne :
Dans celle des soleils couchants
La Tristesse devient si bonne !