On guette dans la multitude
La fuite de tous ses instants.
Au contraire, on fige le temps
En pratiquant la solitude.
À constamment voir le tableau
Du monotone impérissable,
On vit l’herbe, le grain de sable,
Le rocher, le nuage et l’eau.
L’âge vient à si petits pas
Qu’il semble qu’on n’assiste pas
À ses lentes métamorphoses :
Et l’on a pleinement goûté
La saveur de l’Éternité
Lorsque l’on rentre dans les choses.