C’est la solitude infinie
Ici chez vous, père Grelet !
Pas même un chat pour compagnie ?
Ma foi non ! mais, j’ai mon soufflet.
Il a des bras comme un’ charrue
Et des pectoraux comme un bœuf.
J’ l’ai vu toujours, i’ n’est pas neuf.
Hein ? quell’ taille et quell’ min’ bourrue !
Dam ! c’est pas mignon comm’ les vôtres.
Son fer, ses clous, son cuir, son bois,
Ayant vieilli tous à la fois
Sont aussi noirs les uns q’ les autres.
Si l’ennui m’ prend trop dans mon coin
J’ souffle avec, sans q’ ça soit-d’ besoin.
Du bout, dans les charbons j’ tisonne.
Et quand j’ m’en sers plus, qu’i’ s’ tient coi,
J’aime à l’avoir couché sur moi.
Mon soufflet m’ tient lieu d’un’ personne !
À son vieux clou c’est lui qui m’ garde.
Ent’ mes ch’nets, j’ m’assoupis un peu...
J’ m’éveille... et j’ vois au clair du feu :
Sa grand’ forme en cœur qui me r’garde !
L’ tenant l’ dernier d’la maisonnée
J’ crois frôler les mains et les g’noux
D’ tous les chers en allés d’ cheux nous
Qui l’ fir’ marcher d’vant c’te ch’minée !