Ici jonc, coudrier, viorne,
Enfants du roc et du marais,
Sont les côtoyeurs toujours frais
De leur rivière lente et morne.
Or, voici qu’en forme de corne,
Du haut des penchantes forêts,
La lune, verte tout exprès,
D’un nimbe émeraudé les orne.
Un petit vent mystérieux
Traverse d’un frisson pieux
Le brin d’herbe, l’onde et la feuille.
Mais tout se tait à l’unisson :
Et c’est la nocturne oraison
Du silence qui se recueille.