Le poëte a besoin pour l'aimer d'une sœur
Qui se penche sur lui comme une jeune mère
Et lui parle tout bas, jamais avec colère :
C'est un enfant qu'il faut mener par la douceur.
Voyez-vous tour à tour notre grave penseur
Moqueur, triste ou joyeux et plaisant ou sévère ?...
Il aime l'univers entier… mais il préfère
Le parfum de bonté d'un doux sourire en fleurs !
Oui, voilà le grand charme, et c'est la même chose
Qui fixe le poëte où l'abeille se pose
Et puise de son miel les subtils éléments :
Des parfums de la fleur le doux miel se compose ;
Et dans les vers les plus émus, les plus charmants,
Passe comme un reflet de sourires aimants !