Sur l’eau verte, bleue ou grise,
Des canaux et du canal,
Nous avons couru Venise
De Saint-Marc à l’Arsenal.
Au vent vif de la lagune
Qui l’oriente à son gré
J’ai vu tourner ta Fortune,
O Dogana di Mare !
Souffle de l’Adriatique,
Brise molle ou sirocco,
Tant pis, si son doigt m’indique
La Cà d’Or ou San Rocco !
La gondole nous balance
Sous le felze, et, de sa main,
Le fer coupe le silence
Qui dormait dans l’air marin.
Le soleil chauffe les dalles
Sur le quai des Esclavons ;
Tes détours et tes dédales,
Venise, nous les savons !
L’eau luit ; le marbre s’ébrèche ;
Les rames se font écho
Quand on passe à l’ombre fraîche
Du Palais Rezzonico.