Ce flot de vent d'ombre et d'étoile
Au ciel immense qui se voile
Te fait trahir,
D'une lumière qui lointaine
Baigne tes songes de sirène
Et d'avenir,
II
Lueur de feu qui grève d'ombre
Tes yeux immenses qui font sombre
Dans les soleils,
D'une fontaine de silence
Qu'un froid stellaire étreint d'absence
Tes yeux vermeils.
III
Et la pâleur d'eau où se mire
Un soir étrange qui transpire
D' abolitions,
Jusqu' à penser à la paresse
Que dans un rêve de tristesse
Nous nous faisons,
IV
Songe de nuit et d'amertume
Quand nous de nos ailes sans plume,
A parcourir
Ce feu d'étoile qui chancelle,
Nous cherchons la flamme nouvelle
Jusqu' à mourir. . .
V
Ce vent de feu qui monte vite
Et cette lèvre qui m'invite
A t'embrasser,
Dans un voyage dont j'avais
Prévu les chemins que tu sais
Ensorceler,
VI
Ce soir étrange de sommeil
Qui nous conduit dans le soleil
D'ombre étoilée,
Nous ferons somme de langueur
Dans une vague de rumeur,
Transfigurée.