Georges de Scudéry


L’Été - P

Environné de feux, et couvert de lumière,
Tu sors de l'Océan, Astre de l'Univers ;
Et des premiers rayons, de ta clarté première,
Tu m'échauffes l'esprit, et m'inspires ces Vers.

Tu brilles de splendeur ; tu brûles toutes choses ;
Les Vallons les plus frais, en vain t'ont résisté
Tu fais languir les Lis ; tu fais mourir les Roses ;
Et la Neige est fondue, aux chaleurs de l'Été.

L'air est étincelant ; la terre est desséchée ;
La Palme la plus fière, a la tête penchée ;
Le Laurier le plus vert, résiste vainement

Tout fume ; tout périt ; par la celeste flamme ;
Mais la plus vive ardeur d'un tel embrasement,
M'incommode bien moins que celle de mon âme.
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