En expirant sur l'arbre affreux du Golgotha,
De quel regret ton âme, ô Christ, fut-elle pleine ?
Était-ce de laisser Marie et Madeleine
Et les autres, au roc où la Croix se planta ?
Quand le funèbre chœur sans Toi se lamenta,
Et que les clous crispaient tes mains; quand, par la plaine,
Ton âme eût dispersé la fleur de son haleine,
Devançant ton essor vers le céleste Etat;
Quel fut ce grand soupir de tristesse infinie
Qui s'exhala de toi lorsque, l'œuvre finie,
Tu t'apprêtais enfin à regagner le But ?
Me dévoileras-tu cet intime mystère ?
-Ce fut de ne pouvoir, jeune homme, le fiel bu,
Serrer contre mon cœur mes bourreaux sur la Terre !