Bois chers aux ramiers, pleurez, doux feuillages,
Et toi, source vive, et vous, frais sentiers ;
Pleurez, ô bruyères sauvages,
Buissons de houx et d’églantiers !
Du courlis siffleur l’aube saluée
Suspend au brin d’herbe une perle en feu ;
Sur le mont rose est la nuée ;
La poule d’eau nage au lac bleu
Pleurez, ô courlis ; pleure, blanche aurore ;
Gémissez, lac bleu, poules, coqs pourpré ;
Vous que la nue argente et dore,
Ô claires collines, pleurez !
Printemps, roi fleuri de la verte année,
Ô jeune Dieu, pleure ! Été mûrissant,
Coupe ta tresse couronnée ;
Et pleure, Automne rougissant !
L’angoisse d’aimer brise un cœur fidèle.
Terre et ciel, pleurez ! Oh ! que je l’aimais !
Cher pays, ne parle plus d’elle :
Nanny ne reviendra jamais !