Nymphes ! Race du Fleuve éternel qui déroule
Autour de l’Univers son murmure et sa houle !
Vierges aux corps subtils fluant sous les roseaux,
Vous qu’éveille le chant auroral des oiseaux,
Et qui vous reposez au fond des sources fraîches
Où Midi rayonnant trempe l’or de ses flèches !
Et vous, Reines des bois, Âmes des chênes verts,
Et vous qui, sur les monts hantés par les hivers,
De vos célestes pieds plus étincelants qu’elles
Frôlez sans y toucher les neiges immortelles !
Bruits furtifs, doux échos, soupirs, parfums vivants,
Vous que de fleurs en fleurs porte l’aile des vents,
Qui, versant de vos yeux, en perles irisées,
Aux feuillages berceurs des limpides roséees,
Faites, du souffle pur de vos rires légers,
Sonner la double flûte aux lèvjres des bergers ;
Joie et charme des eaux, des près et des collines,
Salut ! Je vous salue, ô Visions divines !