Par les flots bleus, rubis, topaze,
Émeraude que l’or embrase,
Nacelle à la voile de gaze,
Sous l’haleine du vent plaintif,
Où va ta course fugitive ?
Étoile de la mer pensive,
Dis, vers quelle lointaine rive,
S’envole son léger esquif ?
Apprends-nous où ta fantaisie
Promène ta grâce choisie,
Brillant rayon de poésie ;
Suis-tu le caprice du vent
Vers l’ombre ou bien vers la lumière ?
Carène frêle et passagère,
Ta voile à l’éclat éphémère
Veut-elle les feux du Levant ?
Ah ! perle de l’onde azurée,
Si vers l’aurore diaprée
Tu touches la rive sacrée,
Hélas ! que j’ai fui sans retour,
Ô ma précieuse nacelle,
À chaque souffle ouvre ton aile :
Mon cœur te conduira vers elle,
Car tu lui portes mon amour.