à Philippe Durty
Le bleu matin
Fait pâlir les étoiles.
Dans l’air lointain
La brume a mis ses voiles.
C’est l’heure où vont,
Au bruit clair des cascades,
Danser en rond,
Sur le pré, les Dryades.
Matin moqueur,
Au dehors tout est rose.
Mais dans mon cœur
Règne l’ennui morose.
Car j’ai parfois
A son bras, à cette heure,
Couru ce bois.
Seule à présent j’y pleure.
Le jour paraît,
La brume est déchirée,
Et la forêt
Se voit pourpre et dorée.
Mais, pour railler
La peine qui m’oppresse,
J’entends piailler
Les oiseaux en liesse.