Pygmalion, sculpteur, a travaillé la pierre
Si bien que Galatée idéale apparaît
Il a mis tout son coeur à cet effort secret
Toute son âme émue et toute sa lumière.
La voilà, blanche dans l’atelier solitaire,
Finie aux yeux, finie aux reins et l’on croirait
Que le pied délicat quitte le socle, prêt
À courir dans la vie. Et même la paupière
A remué Ce n’est pas une illusion…
Le marbre devient chair ! Pourquoi, Pygmalion,
As-tu fait si charmeurs ces seins et ces épaules ?
Elle vit. Écrasé sous sa mignonne main
Tu subis nos douleurs d’hier et de demain :
L’épine de la rose et la neige des pôles.