Ecartant les taillis, courant par les clairières,
A travers la forêt des spontanéités,
Et cherchant dans l’émoi des soifs aventurières
L’oubli des paradis pour un instant quittés,
Vous allez et cueillez des plantes singulières,
Inquiète, cheveux flottants, yeux agités,
Pour parfumer l’air fade et pour cacher les pieds
De la prison terrestre où nous sommes jetés.
Et puis, quand vous avez groupé les fleurs coupées
Vous vous ressouvenez de l’idéal lointain,
Et leur éclat, devant ce souvenir, s’éteint.
Alors l’ennui vous prend. Vos mains inoccupées
Brisent les pâles fleurs et les jettent au vent.
Et vous recommencez ainsi, le jour suivant.