Je t'indique le fruit qui m'a rendu malade;
Je te crie en quel lieu, sous la route, est caché
Un abîme, où déjà mes pas ont trébuché.
D'un mutuel amour combien doux est l'empire!
Heureux, et plus heureux que je ne saurais dire,
Deux coeurs qui ne font qu'un, dont la vie et l'amour
N'auront, dans un long temps, qu'un même dernier jour!
Mais bien peu, qu'ont séduits de si douces chimères,
Out fui le repentir et les larmes amères.
O poètes amants! conseillers dangereux,
Qui vantez la douceur des tourments amoureux,
Votre miel déguisait de funestes breuvages;
Sur les rochers d'Eubée, entourés de naufrages,
Allumant dans la nuit d'infidèles flambeaux,
Vous avez égaré mes crédules vaisseaux.
Mais que dis-je? vos vers sont tout trempés de larmes.